La zone NATURA 2000

La commune de Bourg d’Oisans est concernée par deux sites Natura 2000 : celui de la « plaine de Bourg d’Oisans et ses versants » et celui du « massif de la Muzelle » – situé dans le cœur du Parc national des Écrins. Cela représente 64 % de la surface de la commune de Bourg d’Oisans, qui est donc centrale pour la politique Natura 2000 de préservation des habitats et espèces d’intérêt communautaire.
La plaine de Bourg d’Oisans s’étend du Vénéon à l’Eau d’Olle au Nord. La présence d’eau y est prépondérante. En effet, cette zone présente un ensemble remarquable de sources, fossés, chenaux, mares, prairies humides et boisements humides. Ce site Natura 2000 intègre également les versants adrets de la Garde, Auris et le Freney d’Oisans où pousse une végétation steppique très particulière et où l’on trouve une pessière naturelle. 
Cette mosaïque d’habitats naturels, entre des milieux humides, des milieux secs, des zones exposées et des zones boisées est le support de plantes rares :

  • le Trèfle des rochers, le Sabot de Vénus ; la Fétuque du Valais, la Gagée jaune, le Genévrier thurifère, la Lavande à feuilles étroites, le Raisin d’ours.

et d’espèces animales remarquables :

  • de mammifères : le Murin à oreilles échancrées, le Grand Murin, le Petit Murin, la Barbastelle d’Europe, le chamois ;
  • de libellules, papillons, criquets et coléoptères : l’Aeshne bleue, le Cordulégastre bidenté, l’Écaille du Cervin, l’Apollon, le Semi-Apollon, le Criquet des torrents, le Lucane cerf-volant ;
  • d’amphibiens et reptiles : le Sonneur à ventre jaune, le Triton alpestre, le Lézard vert ;
  • d’oiseaux : la Chouette de Tengmalm, le Tichodrome échelette, le Circaète Jean-le-Blanc, le Grand duc ou encore le Faucon pèlerin.

La richesse patrimoniale du site est aussi liée à l’existence d’une agriculture très extensive en prairie de fauche ou pâturage, couplée à l’existence d’un réseau bocager. Le maintien de cette agriculture avec un niveau faible d’intrants permet d’assurer le maintien et le bon état de conservation de plusieurs habitats et habitats d’espèces. Par ailleurs, un certain nombre d’habitats ne sont soumis à aucune pression et ont une dynamique naturelle lente ne nécessitant pas de gestion. Il s’agit des éboulis, pentes siliceuses, landes subalpines, sources pétrifiantes.

La présence d’un site Natura 20000 – et donc d’habitats et espèces remarquables – implique :

  • de faire connaître leur caractère exceptionnel auprès des acteurs du territoire à travers un comité de pilotage qui coordonne la mise en œuvre de l’animation Natura 2000. C’est le premier pilier de la politique Natura 2000 qui vise à protéger par voie de concertation ;
  • de protéger par des actions de contractualisation, qui prennent la forme :
  • de contrats Natura 2000, établis entre l’État et une personne physique ou morale et dont la mise en œuvre donne lieu à une rémunération (par exemple, l’aménagement d’accès pour limiter l’impact de la fréquentation sur les milieux naturels : fermeture de sentes, pose de panneaux explicatifs,…) ;
  • de la signature d’une charte Natura 2000, qui correspond à des engagements de bonnes pratiques, ne générant pas de surcoûts mais concourant aux objectifs du Document d’Objectifs (DOCOB). Cette charte ne donne pas lieu à rémunération, mais ouvre droit à une exonération de la taxe foncière sur le foncier non bâti ;
  • de protéger par voie de prévention. Il s’agit du volet réglementaire de la politique Natura 2000 : l’évaluation d’incidences Natura 2000, prévues par l’article 6 de la Directive Habitats-Faune-Flore. Son objectif est de vérifier la compatibilité d’une activité avec les objectifs de conservation des sites Natura 2000.

Pour mieux connaître ces outils, vous pouvez :